Environnement La gestion des effluents dans les élevages porcins
Une étude du ministère de l’Agriculture (Agreste) dresse, jusqu’en 2008, le bilan des moyens mis en œuvre par les producteurs de porcs pour limiter les rejets des effluents des élevages vers le milieu extérieur. Malgré les difficultés économiques de la filière, les éleveurs ont poursuivi leurs efforts pour se mettre en conformité avec la réglementation environnementale dont le respect fait fi de la conjoncture erratique du marché du porc.
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Dans 95 % des sites de production la durée d’autonomie de stockage est supérieure à 4 mois et 81 % des exploitants déclarent même une durée d’autonomie supérieure à 6 mois. (© Terre-net Média) |
En outre, la qualité de ces fosses s’est améliorée : en 2008, 81 % des fosses construites depuis 2000 sont en béton armé et 12 % de type géomembrane alors que ces proportions ne sont que de 73 % et 3 % pour les fosses construites avant 2000.
Les fosses extérieures construites en béton non armé (12 %) sont âgées puisque 52 % d’entre elles ont été construites avant 1990. Ces fosses de plus de 18 ans concentrent 34 % du volume de stockage. Un tiers de la capacité actuelle se trouve dans des fosses de moins de 10 ans.
Globalement, le stockage du lisier est réparti équitablement entre fosses extérieures (16.180 fosses en 2008 pour 9.230.000 m3) et fosses sous bâtiment (9.100.000m3). Les exploitations porcines françaises produisant du lisier possèdent en moyenne 1,6 fosse extérieure d’un volume moyen par fosse de 570 m3.
La quasi-totalité (97 %) des exploitations établit un plan d’épandage
et 96 % d’entre elles tiennent un cahier d’épandage
Dans 95 % des sites de production la durée d’autonomie de stockage est supérieure à 4 mois et 81 % des exploitants déclarent même une durée d’autonomie supérieure à 6 mois.
Ces importantes capacités de stockage visent à être en conformité avec la réglementation en vigueur dans les zones vulnérables. Elle impose une durée de stockage supérieure ou égale à la période d’interdiction d’épandage. Elles visent, dans les zones vulnérables, à protéger les eaux contre les pollutions de nitrate.
En 2008, la quasi-totalité (97 %) des exploitations établit un plan d’épandage et 96% d’entre elles tiennent un cahier d’épandage.
Diminution des rejets d’azote et de phosphoreEntre 2001 et 2008, les exploitations porcines ont réduit de 9 % leurs rejets d’azote et de phosphore. Ainsi, en 2008, l’ensemble de la production de lisier et de fumier a conduit à produire 95,6 millions de kg d’azote et 57,7 millions de kg de phosphore contre 104,5 millions et 65,6 millions de kg en 2001 (voir note méthodologique pour la méthode de calcul des volumes d’effluents produits). Cette évolution découle de la généralisation de l’alimentation biphase et de l’incorporation de phytases dans les aliments et non de la réduction des effectifs de porcs. |
Moins d’exploitations « cèdent » du lisier pour épandage à d’autres exploitations : en 2008, 45 % des exploitations produisant du lisier en cèdent contre 49 % en 2001. Dans le même temps, le volume moyen cédé a baissé passant de 1.530 m3 en 2001 à 1.420 m3 en 2008.
En revanche, la distance d’épandage maximale moyenne s’est accrue, passant de 4,8 km à 5,5 km. Ce phénomène peut en partie s’expliquer par la difficulté de trouver des preneurs de lisier dans les zones à forte concentration animale.
L’épandage du lisier cédé est de plus en plus confié à un tiers, qu’il s’agisse d’une entreprise (16 % contre 11 % en 2001) ou d’une Cuma (6 % contre 4 % en 2001). Cette tendance à l’externalisation de l’épandage résulte en partie de la spécialisation des exploitations qui ont moins de temps à consacrer à des activités autres que l’élevage proprement dit.
En 2008, près de 1.400 exploitations porcines (soit 12 % des exploitations) ont déclaré traiter 4,2 millions de m3 de lisier. L’obligation de traiter pour les grosses exploitations situées en zone d’excédent structurel (Zes) relève la fréquence de traitement. Ainsi, les exploitations produisant au moins 19.000 kg d’azote par an sont 72 % à traiter leur lisier quand elles sont en Zes contre seulement 12 % quand elles n’y sont pas.
Le traitement par « boues biologiques activées » est le procédé le plus fréquemment utilisé (79 % du volume et 66 % des exploitations). Le compostage sur paille concerne 5% des volumes traités, le traitement physico-chimique 13 %, le lagunage 3 %.
Le traitement est le plus souvent propre à l’exploitation (75 % du lisier traité et 68 % des exploitations). Cependant, 32 % des exploitations traitent le lisier dans une installation partagée avec d'autres exploitations ou gérée par un prestataire de service.
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